Cadre de vie
Repenser la ville à la lumière de la nuit


En France, le nombre de points lumineux ne cesse d’augmenter: ils seraient passés de 7,2 millions en 1990 à 9,5 millions en 2015, pour s’établir à 11 millions aujourd’hui, soit une augmentation de 53% en l’espace de 35 ans (1). Cette hausse n’est pas sans conséquence: «C’est avant tout une problématique de biodiversité», indique Chloé Beaudet, doctorante en économie de l’environnement, AgroParisTech, également membre de l’Observatoire de l’environnement nocturne. «Parce que la lumière va rompre des corridors écologiques pour un grand nombre d’espèces dont elle va modifier le comportement pour manger, se reproduire, ou se protéger des autres espèces.» Longtemps sous-estimée, la lumière artificielle est en effet désormais considérée par les écologues comme une pression anthropique majeure contribuant au déclin de la biodiversité (2). Parallèlement, l’éclairage impacte également les espèces diurnes pour qui la nuit est une période de repos. 85% du territoire hexagonal, notamment les aires urbaines, subirait des pressions dues à la pollution lumineuse (3), et les effets néfastes sur le métabolisme humain sont aujourd’hui prouvés: altération du sommeil, troubles de la mémoire, de l’humeur et de l’attention, risques cardiovasculaires, augmentation des risques de cancer du sein et de la prostate, diabète ou obésité (4). Culturellement et scientifiquement, enfin, les sociétés urbaines se coupent de plus en plus de la nuit et de son observation.
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