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Risque naturel
Glissements de terrain : une menace silencieuse mais croissante pour le bâti

| Le jeudi 29 mai 2025
© E. Prim / Adobe Stock

Sous l’effet combiné du changement climatique et de la saturation des sols, les glissements de terrain s’intensifient. En France, ce risque naturel longtemps sous-estimé représente désormais une menace bien réelle pour le bâti. Faute de moyens adaptés, l’anticipation reste fragile face à des phénomènes qui s’intensifient. D’après le Service des données et études statistiques (SDES), 26% des mouvements de terrain recensés en France métropolitaine entre 1900 et 2023 sont dus à des glissements, aux conséquences parfois lourdes sur les habitations. Les sols argileux, par leur forte plasticité une fois gorgés d’eau, sont particulièrement concernés. Mais les terrains rocheux fracturés peuvent également être instables. Ces mouvements de terrain peuvent impacter le bâti de deux manières. Il y a soit une déformation du sous-sol, et dans ce cas le bâti s’affaisse par rupture des fondations, soit un glissement de terrain qui n’est pas forcément sous la zone impactée, mais celle-ci l’est ensuite par les matériaux qui arrivent des glissements de terrain. Dans ce cas, on a le développement d’impact de pression sur le bâtiment, qui peut donc être endommagé soit par affaissement soit par l’arrivée de masses de terre venues d’amont.
Le dérèglement climatique accentue ces déséquilibres. D’une part, les cycles d’humidification et de dessiccation des sols argileux deviennent plus extrêmes, d’autre part, les épisodes orageux, de plus en plus fréquents et violents, provoquent des ruissellements massifs. Cartographies à grande échelle, missions géotechniques précises, modélisations de stabilité: il existe de nombreux outils d’anticipation mais leur mise en œuvre reste inégale. Quant aux techniques qui permettent de sécuriser les constructions en zones sensibles, celles-ci coûtent parfois beaucoup plus cher que les constructions elles-mêmes. Résultat, certains constructeurs préfèrent prendre le risque, quitte à faire l’impasse sur les fondations adaptées.