Espace public
La bataille de la voirie


Le dimanche 4 février au soir, les électeurs figurant sur les listes électorales de Paris auront pu participer à une «votation citoyenne» dont le thème s’affiche depuis quelques semaines sur les panneaux publicitaires: «Plus ou moins de SUV?». Un slogan biaisé. Car la question ne portera pas sur le nombre de ces véhicules surdimensionnés autorisés à circuler dans la capitale, mais sur le triplement du tarif du stationnement payant pour les véhicules thermiques dont le poids dépasse 1,6 tonnes. Pour les véhicules électriques, le seuil est fixé à 2 tonnes.
Les débats préélectoraux s’annoncent houleux. L’opposition municipale va naturellement accuser la maire de Paris, Anne Hidalgo, de «chasser la voiture». Et celle-ci répondra sans doute en brandissant son engagement écologique. L’impact des SUV, acronyme de «sport utility vehicle», est parfaitement objectivé. Ces véhicules, lourds, larges et hauts, polluent davantage et émettent plus de particules fines, même lorsqu’ils sont propulsés à l’électrique, en raison des freins et du contact entre les roues et le sol. En outre, les gros véhicules limitent la visibilité des piétons dans les rues où ils sont garés. A Paris, des parkings souterrains de centre-ville, construits dans les années 1960, ne peuvent plus accueillir certains modèles, trop encombrants pour les trémies creusées à l’époque. Au Royaume-Uni, des parkings aériens menacent de s’écrouler en raison du poids des véhicules. Dans les villes suisses, les places de stationnement doivent être élargies pour s’adapter aux mastodontes. Aux Etats-Unis, des places XXL sont définies dans les parkings des zones commerciales. Malgré ces contraintes, les constructeurs vendent de plus en plus de SUV.
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