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Avis d’expert
« En urbanisme, il faut réinventer une culture de la prospective »

«Redirection urbaine» est le dernier ouvrage de Sylvain Grisot, urbaniste et chercheur, fondateur de l’agence de conseil dixit.net. Voyage à la rencontre «de ceux qui prennent des voies de traverse pour faire la ville dans le bon sens», de Montréal à Poitiers via Dreux et Amsterdam, ce livre expose des solutions pour prendre le bon chemin avant 2050.
Propos recueillis par Caroline Reinhart | Le jeudi 26 décembre 2024
«Récupérer les logements transformés en hôtels, réduire la part des résidences secondaires, lutter contre la vacance, recycler les friches, densifier le périurbain... Plutôt que de s’étaler encore, il faut absolument mobiliser ces pistes-là.» © O. Rochard

Dans votre manifeste paru en 2021, vous appelez à réparer la ville par l’urbanisme circulaire: intensification des usages, transformation des bâtiments, densification et recyclage des espaces déjà urbanisés. Certains acteurs prônent pourtant encore l’étalement urbain. Que leur répondez-vous?
Sylvain Grisot: Qu’ils sont au cœur du problème, car ils pensent que la seule solution est de construire du neuf en périphérie. Or, il faut au contraire que cela devienne la dernière des solutions. Beaucoup de territoires attractifs ont laissé disparaître des logements locatifs privés, au cœur de la crise actuelle, bientôt, on va fêter les cinq millions de mètres carrés de bureaux vides en Ile-de-France: face à cette situation, il existe de nombreuses solutions, comme récupérer les logements transformés en hôtels, réduire la part des résidences secondaires, lutter contre la vacance, recycler les friches, densifier le périurbain... Plutôt que de s’étaler encore, il faut absolument mobiliser ces pistes-là. 

Redirection urbaine (1) est une enquête sur des réalisations inspirantes. Quelles ont été les plus marquantes? 
S.G.: Au fil de mon enquête, j’ai été surpris de voir que beaucoup de gens «font» déjà, discrètement. Maxime Pedneaud-Jobin, ancien maire de Gatineau, une ville de 300.000 habitants au Québec, ne s’est pas préparé au bouleversement climatique: il l’a vécu en direct pendant des années, à travers des inondations et des tornades. Il vient en quelque sorte du futur, et il nous rappelle que c’est déjà aujourd’hui. Il y a aussi des territoires plus proches de nous, tel que le pays de Dreux qui s’occupe de ses friches, mobilise une ingénierie et lance de vrais projets de sobriété foncière. Ces gens-là arrivent à faire bouger les lignes, sans nier la difficulté. Globalement, beaucoup d’élus trouvent des solutions pour avancer. Depuis la pandémie, ils ont pris conscience que notre modèle allait dans le mur. Et ça marche. On le voit avec le ZAN: cela a été difficile mais, aujourd’hui, les élus sont en train de trouver des accords pour réduire drastiquement la consommation foncière. 

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